Le CamelotTous les matins, ils étaient les premiers réveillés.Pour enfiler leur uniforme, c’était pour crier la une de l’actualitéMalgré ses tristes nouvelles, on était des camelots, travaillant loin du foyer.Postés aux stations de métro, vous serez informés des tragédies de l’humanité.La criminalité, la pauvreté ou la guerre, vous en saurez tout, chaque jour.Malgré la vie moderne et la démocratie, les puissants étaient forts toujours.Dans ce monde, les pauvres perdaient tout et nulle place n’était un doux séjour,Mais malgré tout, on rêvait : demain, après une aventure guerrière jusqu’au boutDe l’enfer, la paix sera vraie, et ce sera la joie qu’on criera tous les jours.Joe l’itinérantParmi les habitants de la Cité D’or, il y vivait un itinérant nommé Joe.Habitant des rues, il dormait seulement dans les refuges pour passer l’hiver.Employé congédié ou individu accablé par le destin, la vérité sur le calvaireDe Joe pour ne pas avoir de toit comme nous était un secret. Malgré le hautEstime qu’on donnait à Joe, il n’avait pas toujours de sous dans ses poches.Pour trouver des sous pour acheter à manger, son seul choix était de mendier.Avec ses brillants yeux verts et sa main levée vers nous tel un plaidoyer,Il implorait notre pitié ; sa vie dépendait de nous, travailleurs de jobs moches.L’Argent du peuplePlus grand que la paye d’un grand camelot, c’était l’argent des gens,De toute une nation. Chaque jour, il était de plus en plus gaspillé.Au lieu de bâtir des écoles, on bâtira des colisées pour le piller.Ici, en travaillant plus, on en volera le fruit jusqu’au bonheur des gens.Moins bien géré que le salaire d’un petit camelot, l’argent du petit peuple prendraDiscrètement maints vols jusqu’aux Bahamas. Et au petit peuple, l’Etat lui exigeraDe travailler plus fort, car les entreprises n’étaient plus taxables. A nous, on diraQue pour sauver des jobs, on devait se la fermer ! Et à la télé, on falsifieraLa comptabilité : pour qu’on ne pense pas, avec des chiffres, on nous effrayera.Nouveaux TerroristesÀ notre ère, être terroriste n’était plus de poser des bombes dans la cité,Car avec les marchés financiers, on pouvait faire plus de ravages.Dans la société, ce n’était pas n’importe qui avec cette arme sauvage.Avant toute chose, il fallait être bien né ou devenu riche par mille irrégularités. .A la télévision, l’ancien terroriste avec ses détonateurs encoreExistait, mais, il était nul, car il était ignare des lois de l’économie.Le nouveau terroriste étant un spéculateur, il dynamitait le corpsSocial de toute société avec du chômage, de la dépression, et de l’anomie.Plus sagace que les polices, il avait dans les Etats plus d’amis que d’ennemis.Avec l’argent, foi plus adorée que Dieu, le monde entier pouvait être son ami.Violence de l’OrDe tous les crimes honnis, les crimes des Cités d’Or furent plus abominables.Plus hypocrites, car ces violences furent pour ne pas partager la prospérité.Pour survivre, la bonté des gens capitulait devant la société et sa cruauté.Vaincus par la vie, maints gens ont fini par croire à l’existence du Diable.Dans les Cités d’Or, cités démocratiques ou autocratiques, régnait l’hypocrisie.Partout, on trompait les électeurs, car l’élu dirigeant dirigeait pour des amis.Avant l’avènement de la démocratie réelle, pouvoir du peuple, ses ennemisN’étaient pas des nations exotiques, mais dans notre cour, où la discourtoisieDes élus envers nous perdurait avec leurs discours fatalistes, écrits sans poésie.Comment meurt une fleurAvant qu’une Cité d’Or périsse, elle devint fanatique.À sa bonté d’antan, elle adopta une croyance absurde.Dans sa finale finitude, toute pensée distincte fut hérétique,Car par la force, la Cité d’Or voulait vivre. Et non plus prude,Elle s’inventa des ennemis, de sanguinolents mensongesPour se chercher un horizon, car il fallait dominer des pays.Pour vaincre sa mort, elle devint tueuse au lieu de jeter l’éponge.Et la répression devint son mode de vie, car elle avait failli.Ainsi, elle voulu une guerre mondiale et cela vint l’achever.Quoique déclarée par ses élites, on la vendit bien aux citoyens.La guerre, c’était la solution ultime pour espérer dominer le millénaire.Durer pour batailler la vieillesse, la Cité d’Or pensait. Dans la finale fuite, Cefut la guerre mondiale ou la guerre de presse-bouton qui termina son ère.Tels des pissenlits, des champignons peuplèrent les cieux : feue fut la Terre !